Bac 2019 : Français et philosophie

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mardi 26 avril 2016

Corrigé bac L Pondichéry 2016, commentaire de Blaise Cendrars, la Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne. Les corrigés sont en ligne


Les sujets des EAF à l'étranger : série L
** Les sujets sont mis en ligne le jour de l'épreuve du bac
Objet d’étude: Écriture poétique et quête du sens, du Moyen Âge à nos jours.
Le sujet comprend :
Texte A : Blaise Cendrars,La Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France,1913 (extrait)
Texte B : Jean Follain,Usage du Temps,1941, « Vie urbaine », (extrait)
Texte C : Léopold Sédar Senghor, EthiopiquesA New York »,, 1956, « (extrait)
Texte D : Jacques Réda,Amen, 1968, « Hauteurs de Belleville »

Blaise Cendrars,La Prose du Transsibérien et de la Petite Jeanne de France,1913

Commentaire série L



Texte étudié :

En ce temps-là j'étais en mon adolescence
J'avais à peine seize ans et je ne me souvenais
Déjà plus de mon enfance
J'étais à seize mille lieues du lieu de ma naissance
J'étais à Moscou, dans la ville des mille et trois
Clochers et des sept gares
Et je n'avais pas assez des sept gares et des mille
et trois tours
Car mon adolescence était si ardente et si folle
que mon coeur, tour à tour, brûlait
comme le temple d'Éphèse ou comme la Place Rouge
de Moscou quand le soleil se couche.
Et mes yeux éclairaient des voies anciennes.
Et j'étais déjà si mauvais poète
que je ne savais pas aller jusqu'au bout.
Le Kremlin était comme un immense gâteau tartare
croustillé d'or, avec les grandes amandes
des cathédrales toutes blanches
et l'or mielleux des cloches...
Un vieux moine me lisait la légende de Novgorode
J'avais soif et je déchiffrais des caractères cunéiformes
Puis, tout à coup, les pigeons du Saint Esprit
s'envolaient sur la place
et mes mains s'envolaient aussi, avec des bruissements d'albatros
et ceci, c'était les dernières réminiscences du dernier jour
du tout dernier voyage
Et de la mer.

Blaise Cendrars, La Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France


Plan proposé :

I – La représentation de la réalité
1 – Un voyage initiatique
2 - liberté typographique et rythmique
3 - une vision fragmentée et elliptique de la réalité
transition
II - L'évocation du voyage ferroviaire
1 - le renouvellement de la perception
2 - le mouvement et la vitesse



La prose du transsibérien, Blaise Cendrars, 187 – 1961
« Le train palpite au cœur des horizons plombés »



Dans cette poésie, il transcrit les impressions fugitives que font naître le voyage et la vitesse. L’écriture est singulière, elle se caractérise par l’emploi fréquent de propositions nominales et de procédés de juxtapositions. Il s’efforce de saisir les impressions et les sensations dans leur immédiateté. Il renonce à la ponctuation. Le poème ferroviaire, où le chemin de fer devient comme la caméra d’un cinéaste inspiré.

Cendrars revendique une liberté d’écriture éloignée des contraintes. Ce texte ne correspond pas aux conventions poétiques, il y a des dialogues, des phrases nominales et des onomatopées, la jeune femme est présentée comme la compagne de voyage du poète. Nous allons étudier la représentation de la réalité à travers ce voyage ferroviaire.

I – La représentation de la réalité
1 – Un voyage initiatique

- vers libre = innovation formelle
Modernité poétique
La femme = petite Jehanne
Voyage dans des conditions insolites
C’est un véritable voyage initiatique.
le poète avec Jeanne roulent depuis « 7 jours », « Je suis en route avec la petite Jehanne de France ».

2 – Liberté typographique et rythmique

Image d'une réalité fragmentée, fuyante qui se recompose sans cesse
diversité typographique grâce à la longueur des vers, diversité rythmique
La liberté typographique est pleinement exploitée, disposition décalée des vers, regroupement en strophes ou au contraire mise en valeur d’un vers. Tout comme Apollinaire, Cendrars use de toutes les possibilités figuratives du vers en accord avec les poètes de son temps, ce qu’Apollinaire appellera « Calligramme ».
Jeu sur les anaphores
Le paysage observé évolue sans cesse mais est toujours restitué depuis un cadre inchangé, c’est la vitre.
Effets sonores :

3 – Une vision fragmentée et elliptique de la réalité

L’aspect elliptique est mis en valeur par l’absence de mots de liaison à l’exception de la conjonction de coordination « et » qui cependant ne créé qu’un lien syntaxique très faible sans exprimer de lien logique ou temporel.

II – L’évocation du voyage ferroviaire
1 – Le renouvellement de la perception

Dimension nouvelle du monde transmise par la vitesse
Nouvelle perception du monde.
Voyage en train suggéré par le champ lexical du monde ferroviaire

2 – Le mouvement et la vitesse

L’accent est mis sur l’aspect insolite de la perception.
Le paysage est déformé par la vitesse qui transforme les perceptions
La perception habituelle du monde est perturbée au profit d’associations d’idées et de l’état rêveur dans lequel se trouve le voyageur.

Conclusion
Cette poésie nous offre une transfiguration du réel concret. On a une vision fragmentée et transfigurée de la réalité, un monde modernr suggéré par le vers libre et le rythme destructuré.


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